La fondation
A la faveur de la loi 1901 sur les associations et suite à la demande de la Municipalité, un groupe de personnes mené par Jean Louis Bourrin a déposé les statuts de la Société de Sauvetage et de Joute de Loire en 1903. Le but premier de cette société est d'organiser les secours pendant les périodes de crues du Rhône : le caractère d'utilité publique apparaît donc comme primordial.
Les présidents
- 1903 - 1920 : Jean Louis Bourrin
- 1920 - 1954 : Petrus Vitel
- 1954 - 1955 : Gabriel Emery
- 1955 - 1969 : Michel Journoud
- 1969 - 1972 : François Roussillon
- 1972 - 1981 : Marcel Sibert
- 1981 - 1988 : Albert Crassard
- 1988 - 2004 : Gilbert Chavas
- 2004 - 2018 : Pierre Rolland
- 2018 - ???? : Stéphane Galamand
La vie de la société nautique
La fondation de la société nautique est née d'un besoin de fédérer et d'organiser les moyens dont disposent les habitants de la commune pour lutter contre les calamités publiques et notamment les incendies. Les membres se doivent également de porter secours en cas d'inondation et partout où quelque danger est signalé. Les buts premiers de l'association comporte également un aspect plus festif puisque les fêtes nautiques et de bienfaisance figurent dans l'article premier des statuts déposés en 1903. On retrouve cette dualité dans le nom de la société : Société de Sauvetage et de Joute de Loire.
A ses débuts, l'association se compose des membres actifs âges de 16 ans révolus, jouissant d'une moralité et d'une honorabilité parfaites, s'engageant à faire le Service pour lequel la société est formée et des membres honoraires désireux de contribuer à la prospérité de la société par une souscription annuelle. Les candidats souhaitant intégrer le groupe doivent être présenté par un membre participant. L'admission est ensuite votée lors des assemblées générales. L'organe dirigeant est le conseil d'administration composé du président, du vice-président, du trésorier, du trésorier adjoint, du secrétaire, du secrétaire adjoint et de deux syndics. Les élections ont lieu à la majorité des voix lors des assemblées générales. Une commission de contrôle de trois membres est nommée par le bureau et est chargé, de viser les différents registres.
A cette époque, les règles de vie au sein de l'association sont très strictes : l'image de la société est en jeu. Au niveau interne, les discussions politiques ou religieuses sont proscrites. Les membres sont tenus d'assister non seulement aux assemblées générales et aux manœuvres des pompes pour se familiariser avec le matériel de lutte contre l'incendie, mais aussi aux obsèques d'un camarade décédé ou d'un membre honoraire domicilié dans la commune. La participation aux fêtes est obligatoire et le suivi des cotisations est observé avec rigueur. Le comportement en dehors de la vie de la société se doit d'être irréprochable pour la renommée de l'association.Tout écart de conduite par rapport à ces règles est immédiatement réprimé par un système d'amende sévère. Les cas les plus graves sont traités en réunion de conseil ou en assemblée générale et peuvent aller jusqu'à l'exclusion définitive. A la lecture des procès verbaux administratifs, on constate que la vie de la nautique est émaillée d'exclusion pour des motifs d'absence répétées ou de retards dans le paiement des cotisations.
Depuis sa création, la nautique a interrompu son activité uniquement lors des deux guerres mondiales aux cours desquelles la société s'efforça d'envoyer un peu d'argent à ses sociétaires au front. Elle a changé plusieurs fois de nom et de statuts. Ainsi, dès 1906, elle devient la Société de Sauvetage, de Joute et Mutuelle de Loire. Une caisse de secours mutuel est constituée pour la gestion d'une allocation retraite, décès et complémentaire ou pour le paiement d'indemnités journalières à ses membres. Ce système disparaît au fur et à mesure que la couverture sociale se renforce au niveau national avec la création de la Sécurité Sociale. Du coup, en 1978, l'association change à nouveau de statuts, de nom et devient : Société Nautique de Loire-sur-Rhône. On retrouve également des modifications statutaires mineures lors de la création de sections comme l'aviron ou la natation ou à l'occasion de l'élargissement du bureau dirigeant.
Historiquement, la joute est la première discipline sportive pratiquée dans le club. Bien que la première acquisition de bateaux de joutes date de 1906, on relève dès 1903 la participation de deux équipes de rameurs qui manient l'harpaillette aux championnats de France de joutes organisé par « Le Progrès » sur la Saône. Monsieur Jean Louis Bourrin, président fondateur participa, grandement à l'achat des premiers bateaux puisqu'il offrit les tabagnons. Pour sa part, Monsieur Taboury se chargea de la peinture des embarcations. La joute au départ est une activité motivée par les défis et les provocations que se lancent les mariniers souhaitant se mesurer. Au fil du temps, les clubs se multiplient, en même temps que les tournois et la joute devient vraiment un sport. Sous la tutelle de la F.F.J.S.N. (Fédération Française de Joutes et Sauvetage Nautique) les clubs organisent des challenges, les championnats de France et depuis 1981 la Coupe de France. La discipline a évolué en même temps que les clubs s'organisaient. On est ainsi passé du style belles passes vers une méthode en force qui représente aujourd'hui la plupart des tournois. Les challenges « Belles passes » subsistent encore au sein des fêtes patronales et dans les vogues des communes riveraines du Rhône.
Actuellement les deux points d'orgue de la saison restent encore la finale du Championnat de France (compétition individuelle) et la Finale de la Coupe de France ( compétition par équipe ) qui attirent les grandes foules au bord des bassins. Dans ce secteur la Nautique n'a pas démérité puisque qu'elle a remporté la Coupe de France en 1981 lors de sa première édition, en 1987 en écrasant la concurrence et en 2001 dans un suspense insoutenable. Pour ce qui est des titres de champions de France, Cognat, Rosier, Blanchard ou plus récemment Chevrot, Villon, Bertholet et Collomb sont des noms de familles connus du milieu des jouteurs.
Du côté organisation de tournois, la nautique n'est pas en reste puisque tous les ans a lieu la fête des sauveteurs au cours de laquelle est remis le challenge de la Municipalité. On peut ajouter également une participation matérielle voire l'organisation complète du tournoi de joutes du 15 Août comme lors de l'absence de vogue dans le début des années 80. De plus le club, assisté de la commune et des associations loirardes a eu le privilège d'accueillir la finale de la Coupe de la Coupe de France en 1997 et la finale des Championnats de France en 1993. Cette dernière manifestation reste comme référence en terme d'organisation au sein de la F.F.J.S.N. et gravée dans la mémoire de nombre de Loirards qui ont assisté aux cotés des 4000 spectateurs et en présence de Louis Nicollin à un week-end composé d'un défilé, d'un bal, d'un feu d'artifice, d'une exposition et de compétitions somptueuses dans un bassin flambant neuf.
L'histoire du bassin du Prin est presque aussi agité que celle de la société qui en est la principale utilisatrice. Jusqu'aux années 60, le bassin est un bras du Rhône dont le l'état et le niveau d'eau dépend fortement de celui du fleuve qui l'alimente. Les crues, les sécheresses ou les dépôts d'alluvions perturbent parfois le bon déroulement des manifestations. A partir du début des années 60, le spectre de la centrale thermique EDF plane sur la commune et le bassin du Prin. Les membres se posent nombre de question sur le devenir de leur espace sportif.
Après plusieurs projets utopiques ou démesurés, l'emplacement définitif est fixé à l'endroit actuel mais avec une digue réhaussée en bout de bassin. Ces faits à peine passés se profilent les travaux engagés par la C.N.R. dans le cadre son programme de canalisation du fleuve. Le bassin n'est pas touché mais des problèmes d'écoulement d'eau apparaissent jusqu'à ce qu'en 1991, sous les demandes insistantes de la société Nautique, le bassin fermé actuel soit créé, par la commune qui en est la propriétaire.
Le dernier élément nécessaire pour la joute est le matériel qui se compose des bateaux, des rames, des moteurs, des plastrons et des lances. Le premier couple de bateaux de joutes remonte à la création de la société. On ne trouve pas de trace de nouvelle acquisition de ce type d'embarcation jusqu'en 1972 où la nautique décide d'investir dans des bateaux métalliques obéissant aux plans officiels de la F.F.J.S.N.. Par contre, dans ce laps de temps, plusieurs allusions à l'entretien de ce matériel sont consignées dans les registres. Pendant plusieurs décennies, la confection des lances, des rames (harpaillettes) et des plastrons, a été confié à la famille Rolland puis à la famille Martel. Aujourd'hui, ces éléments sont fabriqués au sein même de la société pour des questions de coûts par Charles Martel et Marc Gros qui perpétuent ce savoir faire dont ils ont hérité. Les rames ayant disparu au profit des moteurs pour la propulsion des bateaux, la joute a perdu l'un de ces caractères traditionnels mais a gagné sur le plan de l'équité du sport. La barque est le dernier élément du matériel de la joute puisqu'elle sert de bateau de service pour repêcher les jouteurs tombés à l'eau. Mais ses fonctions principales sont d'être un bateau de compétition pour les courses à deux ou à quatre ou bien une embarcation de sauvetage, de transport ou de déplacement dans les périodes de crues sur les surfaces inondées.
Aujourd'hui, il ne subsiste plus que l'application sportive puisque les colères du Rhône sont devenus des soubresauts maladifs aussi brefs que ponctuels. Les inondations comme celles de 1957 ne restent plus que dans les mémoires et on ne voit plus circuler de barques à la Roche Moussy ou dans la rue du Capa. Les opérations de sauvetage sont encore plus rares mais on retrouve quelques exemples comme en 1903 où Jean Basset prête main forte à deux personnes se trouvant dans. un bateau sur le point de couler. En ]970, des membres de la société portent assistance à trois pompiers en difficulté sur le Rhône. En retour les pompiers font un don de 1000 Frs que la société reverse à une oeuvre pour les sapeurs pompiers. Le dernier sauvetage date de 2002 où un équipage situé cette fois dans un bateau d'aviron repêche une personne qui s'est précipitée du Pont de Chasse.
Les premières courses sont évoquées dans les registres à partir de 1948. L'organisation de ces rencontres reste aléatoire car dépendant fortement du niveau du Rhône. On ne compte plus les courses annulées au Grand Gravier en raison d'un Rhône trop bas. A cette époque, les courses sont beaucoup plus périlleuses que maintenant en raison des irrégularités de débits du fleuve et des coups d'eau à franchir. Ces courses déplacent alors les foules, comme en témoigne Léonard Burlat qui décrit les quais noirs de monde lors de la très convoitée épreuve « Givors-Vienne » avec son départ à l'américaine et le prestigieux trophée de « la lionne blessée » à conquérir.
La Société Nautique de Loire a toujours été très impliquée dans la vie de la barque d'une part par la qualité de ses équipages qui ont de tous temps remporté des montagnes de trophées et des titres de champions de France comme au cours de la saison 1962 où le club remporte 36 coupes. Les noms Sibert, Burlat, Forest, Cuerq, Galamand, Mascart ou Matrat envahissent les palmarès et parfois de père en fils. A cet égard, en 1958, le président Michel Journoud décrivait la société comme « la plus brillante de la vallée du Rhône » A partir de 1962, un certificat médical est exigé pour la pratique de ce sport exigeant.
Pour l'aspect organisation de course, l'association fait preuve d'une belle dynamique puisque outre sa course de barques annuelle, le club de Loire organise les championnats de France de vitesse en 1964 et a remis au goût du jour la course du « Grand Huit » en 1956. Cette initiative est née de la volonté de créer une épreuve qui désignerait le parfait marinier et dont le prix serait un challenge baptisé « Le marinier » attribué au club ayant les deux meilleures barques. Etant donné qu'il n'y avait pas d'endroit propice pour qu'une telle épreuve se déroule à Loire, le club a contacté les sauveteurs de Givors et de Chasse pour que la course ait lieu sur le territoire de ces deux communes au niveau du pont de Chasse. L'organisation est assurée alternativement par l'une des trois sociétés jusqu'en 1973 où Loire décide d'arrêter la collaboration.
Pour toutes ces activités et ces courses, l'achat et l'entretien des embarcations est constant et régulier. Certaines sont acquises par la société, d'autres sont offertes pas des sponsors comme « Le Progrès » en 1965 ou l'entreprise « Loquet et Roche » en 1976 mais toutes sont baptisées. Parmi ces bateaux, on note celle acquise en 1971 et nommée « MARGUS » en hommage aux deux mariniers Marcel Sibert et Gustave Burlat qui ont marqué l'histoire de la Nautique tant par leurs résultats que par leur comportement et leur implication dans la vie de la société. Coté entretien, les peintures et vernis sont refaits régulièrement de façon à ce que les embarcations soit toujours opérationnelles. En 1958, on note l'accord d'une subvention de la commune pour l'entretien des bateaux en regard des dégâts qu'ils ont subits lors de leur utilisation au cours des inondations de 1957.
L'autre discipline en activité au sein de la société mais la dernière à avoir été créée est l'aviron. Suite au titre de champion de France militaire obtenu par Bernard Condamin et Yves Cuerq à Libourne en 1965. Mr Chevalier entraîneur de la section aviron du 4ème génie souhaite voir à Loire la création d'une section dépendante de l'Aviron Grenoblois. Cette volonté aboutira en 1978 à la création officielle de cette activité au sein de la Nautique. Petit à petit le parc à bateaux se constitue parfois à grands frais, lors de rachats de bateaux d'occasion ou par des systèmes de souscription qui a permis au club d'acquérir un nouveau huit à l'occasion des 20 ans de la section grâce à la générosité d'entreprise comme EDF, de généreux donateurs et à une multitude de petits partenaires. La pointe et la couple sont pratiquées dans des coques allant du skiff au bateau roi : le huit.
Dès la création, les résultats sont au rendez-vous. On note de bons résultats dans les régates départementales et régionales qui débouchent sur plusieurs participations à des championnats de zone et jusqu'à un titre de Championne de France scolaire pour la paire composée de Catherine Peninguy et Mireille Garde en 1983. Ce sport jeune à Loire mais l'un des premiers à s'être fédéré au plan national évolue rapidement dans les années 80 et 90 tant au niveau du matériel qu'au niveau sportif. Les embarcations en bois sont remplacées par des bateaux en plastique puis en carbone. Les coques s'allègent et la vitesse augmente. Les techniques d'entraînements se diversifient avec l'apparition de séance de musculation dédiée à l'aviron définie par la Fédération et à de nouvelles machines tel que l'ergomètre permettant de compléter les séances sur l'eau. Le niveau des régates augmente rapidement et les meilleurs éléments de Loire souhaitant progresser sont obligés de s'expatrier vers les grands clubs de Lyon pouvant leur offrir des structures à la mesure de leur ambition et de leurs capacités.
La vocation de la section de Loire est alors d'être formatrice et de faire connaitre le milieu des courses par la participation à quelques régates. Cela n'empêche pas la section d'organiser sa régate dans les années 80 et d'accueillir le cross des rameurs dans les rues de la commune à deux reprises en 1984 et en 1997. Dans les années 90, une nouvelle tendance apparaît dans cette discipline : la pratique loisir. Elle s'adresse a des personnes ne souhaitant pas faire de compétition mais pratiquer une activité sportive reconnue comme complète et originale. N'ayant pas d'entraîneur à disposition au sein du club, un certain nombre de membre de la société passent des examens de moniteur ou d'éducateur afin de pouvoir divulguer les techniques de base à ces nouveaux pratiquants. Il faut également passer le permis fluvial afin de pouvoir utiliser les bateaux de sécurité sur le fleuve lors des sorties. Ces évolutions conduisent la section à deux types de sorties hors du club. il y a d'abord les sorties à caractère sportif avec des participations aux régates en lignes comme à Aiguebelette ou Roanne, aux têtes de rivières comme à Condrieu, au cross des rameurs ou à des compétitions d'ergomètres. D'un autre côté, on trouve les sorties à caractère loisir avec la traditionnelle randonnée des Gorges de la Loire ou plus exceptionnellement la participation au rallye du Canal du Midi en 1997 et 1999. Cette discipline connaît ces dernières années une croissance assez importante.
Par opposition, il y a deux composantes de la société nautique qui ont disparues aujourd'hui : la clique et la natation. Après la création de l'association ces deux activités sont rapidement mises en route. Dès 1903, l'apprentissage du clairon débute tandis que les premières leçons de natation dispensées aux membres actifs remontent à 1905. A partir de 1907, les cours sont également proposés aux enfants des membres honoraires. En 1933, une école de natation est officiellement créée avec la présence d'un moniteur et un concours de natation entre sociétaires est organisé avec des dotations de lots en espèces. La suite de la vie de cette section reste sombre puisqu'on retrouve des allusions à cette discipline en 1976 avec la création d'une école de natation indépendante qui sera intégrée au sein de la société en 1990 en ajoutant une activité water-polo. Sa vie sera de courte durée puisque cette branche cesse son activité en 1997.
La vie de la clique à ses débuts est moins chaotique. Le groupe composé au départ de cuivres est complété par une école de tambours fondée en 1935. L'ensemble ainsi constitué est en mesure d'assurer l'animation des compétitions de joutes en jouant les airs traditionnels du répertoire de la barquette. La participation de la musique aux défilés organisés plusieurs fois par an permet de grossir le cortège et d'annoncer son arrivée dans les rues de la commune. Elle intervient lors de fêtes comme lntervillages en 1966 ou lors des concerts de la Fanfare. La vie de la clique connait des hauts et des bas en fonction de la motivation et de l'implication de ces membres dans la vie de la section. On note ainsi une baisse d'activité à la fin des années 50, mais une relance s'opère vers 1963 puisqu'on retrouve l'acquisition de flammes aux couleurs de la société pour orner les instruments. On arrive même à une dissolution en 1971 à l'issue de laquelle les instruments sont cédés à la Fanfare. Cette interruption est de courte durée puisque la clique renaît de ses cendres en 1973 sous l'impulsion de Marcel Sibert le nouveau président de la Nautique et de Paul Teyssier. Son activité cesse définitivement quelques années plus tard.
Toutes ces disciplines nécessitant des matériels coûteux, l'argent est l'un des nerfs de la guerre pour la nautique. Les sommes engagées pour l'achat des bateaux ou des lances comportent souvent plusieurs zéros et les seules cotisations et dons ne suffisent pas à subvenir aux besoins. C'est pourquoi la société est en perpétuelle effervescence pour organiser des fêtes propres à générer des profits. Les recettes des buvettes et les déplacements pour effectuer des démonstrations de joutes comme au parc de la Tête d'Or à Lyon en 1960 pour les championnats nationaux de secourisme, à Vayres ( Haute-Vienne ) en 1966 ou Rochefort sur Nenon dans les années 80, assurent une première source de revenus liés directement aux spécialités de la société nautique. Mais d'autres types de manifestations jaillissent de l'imagination débordante de ses membres. Dans ces réalisations éclectiques, on trouve des bals, parfois à thème comme ces dernières années mais aussi des galas de music-hall et de théâtre avec la participation du «Caveau de la chanson » de Lyon en 1962 ou le «Théâtre de la Pomme de Pin » en 1963. Plusieurs diffusions de films et notamment celui de Mr Merle : «Au fil de l'eau » qui retrace la vie de la société entre 1961 et 1965 rencontrent de gros succès en 1966 ou 1975. En 1973, une exposition montée par Jean Sibert permet de présenter une bonne partie des coupes remportées par les sauveteurs et mariniers. La gastronomie n'est pas en reste puisque l'association organise une matinée boudin en 1988 et que la traditionnelle matinée moules huîtres connaît toujours un gros succès. Il reste enfin quelques manifestations avec un caractère plus commémoratif comme la journée Prudent créée en 1982 avec l'U.S.L. Football et devenue journée Poli - Prudent - Bonnand et dont le but est de mettre à l'honneur des membres ayant marque la vie des deux associations.
En définitive, la vie de la nautique reste classique avec ses baisses et ses regains d'activité. Le nombre de ses adhérents et de ses forts caractères rendent les tensions inévitables mais ne vont rarement plus loin que les mots. La plupart du temps, c'est le respect, la bonne humeur et la franche camaraderie qui gouvernent les différentes activités de la société. Pour preuve, on a souvent compté et on compte encore des jouteurs qui rament en barques ou des rameurs d'aviron qui s'essayent avec succès à la barque. Cette cohésion permet de faire vivre des traditions que la Société Nautique se doit de préserver car elle fait partie de notre identité, de notre patrimoine de riverain du Rhône et de monter d'ambitieux projets à l'image des finales des championnats de France de joutes organisées par la Société Nautique dans notre commune à l'occasion de son centenaire en cette année 2003.
Bilan
A la lumière de tous ces faits, on peut constater que la vocation de la Société Nautique a bien évoluée au cours de cette centaine d'années d'existence. Nous sommes en fait passé d'une association d'utilité publique aux règles de vie très strictes à une société orientée davantage vers les loisirs et le sport avec une vie associative plus difficile à gérer. La grande constante reste l'envie de groupes de personnes à se retrouver ensemble pour la pratique d'une activité commune. Et bien que notre société devienne individualiste, la tendance actuelle est à l'occupation des temps libres par les loisirs. On peut donc penser que notre association a encore de beaux jours à vivre.
Pour finir, je me permets d'adapter simplement la conclusion du discours prononcé par Joseph Forest lors du cinquantenaire de la Nautique et la Fanfare:
« Vive les Sauveteurs »
F. FROMONT
Extrait du bulletin municipal d'information de décembre 2002